L'UQ(u)AM met Orson Welles KO



Le plus célèbre plan-séquence de l'histoire cinéma :



Et maintenant, ce vidéo remarquable réalisé par des étudiants de l'UQAM, le 10 septembre 2009 :





Pendons Polanski



Les récents évènements entourant l'arrestation en Suisse de Roman Polanski et les commentaires hostiles que ceux-ci ont généré sur les internets, nous rappelle ceci : il n'y a rien de plus édifiant qu'une foule en colère; aussi virtuelle soit-elle.

La bête humaine dans toute sa splendeur.

Aussi, foule en colère, ce clip vous dédié :





Y'know... for kids!






C'est avec une grosse pointe d'émotion que j'ai souvenance du fameux cinéma Loew's situé au coin des rues Mansfield et Saint-Catherine et de sa non moins fameuse salle numéro 5. Si, pour les moins jeunes d'entre-nous, la salle numéro 1 du cinéma Loew's était synonyme de faste et d'opulence, on peut difficilement dire la même chose de sa plus petite salle. Localisée quelque part aux confins de l'arrière-scène et de l'entre-toit, la salle numéro 5 avait l'insigne privilège de recevoir les films que personne ne voulait voir tel que "Crocodile Dundee 2" ou encore "The Hudsucker Proxy". Puisque les raisons obscurs pour lesquelles personne ne voulait voir "Crocodile Dundee 2" sont aujourd'hui toujours sans réponse, je vais plutôt vous entretenir de ce classique méconnu qu'est "The Hudsucker Proxy".

Objet unique dans la filmographie déjà très éclectique des frères Joel et Ethan Coen, "The Hudsucker Proxy" se veut un hommage amusé à la screwball comedy américaine des années 30 et 40. Coincé entre le plus intellectuel "Barton Fink" récipiendaire de la Palme d'Or à Cannes et du plus commercial "Fargo", Oscar du meilleur scénario original, ce film n'a malheureusement pas connu le succès critique ni commercial qu'il méritait.

"The Hudsucker Proxy" raconte les pérégrinations de Norville Barnes, un jeune diplômé de la prestigieuse école de commerce de Muncie, Indiana, venu tenter sa chance dans la grosse pomme.
Devenu petit employé de bureau à la Hudsucker Industries, il se verra propulser président fantoche par le conseil d'administration à la suite du suicide du fondateur de la compagnie. Voyant en lui le plus parfait des imbéciles, le vice-président Sidney J. Mussburger espère que sa nomination aura pour effet de dévaluer artificiellement la valeur des actions de la compagnie; permettant aux membres du conseil d'administration de reprendre le contrôle de celle-ci à prix d'aubaine. Flairant le pot aux roses, Amy Archer, une journaliste gagnante du prix Pulitzer, mène l'enquête. Mais bientôt, munis simplement d'un petit croquis chiffonné représentant un cercle -- Y'know... for kids! --, Norville va démontrer à tous qu'il n'est peut-être pas l'idiot patenté que l'on croit.

Comme le faisait remarquer, avec un à propos concis mais plein de bon sens, un contributeur éclairé au forum de discussion de imdb.com : "What's not to like about this movie? *".

(* Bien sûr, tous les goûts sont potentiellement dans la nature, mais on s'explique difficilement que ce film ce soit écrasé si lamentablement au proverbial box office américain, ne récoltant que 3 millions de dollars sur l'ensemble du territoire domestique.)

Dès les premières images du film, le ton est donné. Musique, photographie et direction artistique s'unissent dans une symbiose d'une émouvante beauté. Le véritable amant du septième art ne peut s'y tromper : tout, de ce que j'oserais presque appeler "l'insaisissable magie du cinématographe", est dans cette séquence d'ouverture. D'ailleurs, si la presse plus ou moins spécialisée a reconnu dans le récent "Inglorious Basterds" la déclaration d'amour de Quentin Tarantino au cinéma, j'ajouterais que "The Hudsucker Proxy" est celle des frères Coen. Mais alors que chez Tarantino -- un cinéaste éminemment bavard -- cette déclaration trouve écho à travers les mots de l'auteur, chez les frères Coen elle passe avant tout par la mise en scène, brillante et inventive. Le suicide de Waring Hudsucker, la livraison de l'inquiétante "blue letter", la création et la mise en marché de l'invention de Norville : tant de morceaux de bravoure qui laissent le spectateur pantois d'admiration.

Mêlant habilement la satire sociale d'un Preston Sturges, l'idéalisme bon enfant de Frank Capra et la farce burlesque la plus pure, le scénario, ici, n'est qu'accessoire; et le petit croquis de Norville qu'un ingénieux MacGuffin.

Quant à la distribution, elle est à l'image d'une résidence qui se vend rapidement, même en temps de crise économique : impeccable. Dans la peau du naïf Norville Barnes, Tim Robbins est formidable; son sens du rythme et du slapstick étant d'une précision quasi chirurgicale. Paul Newman en Sidney Mussburger est retord à souhait; à lui seul, il suinte l'arrogance et la suffisance d'un Wall Street tout-puissant. Et Jennifer Jason Leigh, dans le rôle de la journaliste qui parle plus vite que son ombre, fait sa meilleure imitation d'un croisement hybride entre Rosalind Russel et Katherine Hepburn.

Cependant et comme en fait foi sa désastreuse note de 59% sur rottentomatoes.com, la vaste majorité de la critique dite "sérieuse" a décrété d'emblée que "The Hudsucker Proxy" n'était qu'un exercice de style puéril sans aucune substance. Roger Ebert a même écrit : "Pas le moindre effort n'est fait pour suggérer que le film prenne sa propre histoire au sérieux". Une telle affirmation démontre bien que le respecté critique n'a strictement rien compris aux intentions des frères Coen.

Ode à la puissance des images en mouvement, "The Hudsucker Proxy" ne tente jamais d'occulter sa propre représentation; au contraire, il la célèbre. Gratte-ciels écrasants sorti tout droit d'un film de Fritz Lang, décors de studio rappelant l'univers dystopien de "Brazil", suspension provisoire du temps et de l'espace comme chez Tex Avery; tout est mis en œuvre pour nous rappeler, à chaque instant, cette évidence suprême : le cinéma est plus grand que la vie, mais surtout, plus fort que la mort.

Même dans l'exiguë salle numéro 5 du Loew's.








En petit-déjeunant avec vous

Anxieux de s'attaquer à un nouvel opus des aventures du CHEVALIER noir, CHRISTOPHER NOLAN se demande s'il y a déjà eu un bon TROISIÈME film dans une franchise. La question ICI. Les réponses . Désirant sans doute battre un record de recursivité, David Cronenberg planche sérieusement sur un projet de remake de son propre remake de 1986 THE FLY. Parlant de REMAKE, de nouvelles photos du REMAKE du film Red Dawn sont maintenant disponibles. Victime d'un TRAQUENARD, Roman Polanski vient d'être arrêté en Suisse pour une HISTOIRE DE MŒURS vieille de 30 ans. Le film préféré du maire de MONTRÉAL Gérald Tremblay est Gandhi. Le chanteur de COLDPLAY Chris Martin CÉLÉBRAIT aujourd'hui (hier) le 37ième anniversaire de naissance de sa femme et la NOUVELLE VAGUE a 50 ans.

It's THAT good!



Oubliez "Magnolia". Oubliez aussi "There Will Be Blood" que j'ai même pas encore vu. Si, tout comme moi, vous avez un faible pour le genre "film choral portant sur le milieu de l'industrie pornographique des années 70", vous ne pouvez qu'acquiescer : "Boogie Nights" restera toujours le meilleur film de Paul Thomas Anderson.





Captain America Legacy Film (VF)







Ben Ryan alias le Capitaine America face à une mur de brique avec un trou dedans dans le chef d'œuvre edwoodien "Captain America Legacy Film".




En primeur mondiale et dans un français approximatif, voici la traduction du plus grand court-métrage du 21ième siècle :

Captain America Legacy Film.

Entièrement écrit, réalisé, filmé, produit et interprété
par Ben Ryan.
(À l'exception des images d'archives de la deuxième guerre mondiale et de la trame musicale.)

"Dédié aux enfants du monde entier, à nos héroïques vétérans et braves soldats, et à mes grands-pères vétérans de la deuxième guerre mondiale Bill et Benny."

Sur fond d'images d'archives de la deuxième guerre mondiale un narrateur nous raconte son histoire.

NARRATEUR
C'était en début de 1944. J'étais allé seul en Afrique du Nord après avoir appris que Hitler y avait dépêché deux de ses plus hauts gradés pour y tester une technologie que l'on croyais encore plus puissante que notre bombe atomique et qui n'était pas de ce monde. Les Nazis avaient été défait en Afrique du Nord plus tôt mais ceci était leur chance de revenir en force et d'établir une nouvelle zone de domination pour ainsi lancer de nouvelles offensives qui auraient pu changer l'issue de la guerre.
J'ai fait ce que j'ai pu pour avertir nos forces et alerter Washington mais ils ne voulaient pas m'écouter. Le général Eisenhower a envoyé une équipe spéciale composée de ses meilleurs hommes pour m'accompagner vers le nord dans le but d'utiliser ma force comme fer de lance en vu du Jour J. J'étais donc là, fixant les yeux de ses soldats qui étaient déterminés à m'évacuer d'Afrique du Nord mais je n'étais pas prêt à quitter...

On retrouve le narrateur, le Capitaine America face à une mur de brique avec un trou dedans. Il parle aux troupes venues l'évacuer.

CAPITAINE AMERICA
- Je ne suis pas prêt à quitter les gars; j'ai encore du travail à faire et j'ai besoin de votre aide. Les Nazis seront ici d'ici quelques heures et ce village, et tout le reste de cette région, vont bientôt se faire écrapoutir.

UN SOLDAT
- J'ai pas le goût de me batte pour les noirs !

CAPITAINE AMERICA
- J'ai averti les anglais mais ils sont trop occupés à se battre avec les italiens et ils sont à deux journées d'ici. Le temps qu'ils nous rejoignent, il ne restera plus rien.

UN AUTRE SOLDAT
- On veut pas se batte pour les noirs !

CAPITAINE AMERICA
- Les généraux Rommel et Guderian ont plusieurs divisions de panzers tigres et ce qu'ils manquent en nombre de troupes de méchants Nazis sont compensés par leur nouvelle et redoutable force de frappe (genre).
(pointant vers quelque part)
- Maintenant, on peut commencer en déplaçant ce canon anti-char vers ce rocher et ensuite nous allons...

UN SOLDAT
(interrompant le Capitaine America)
- En tout cas les filles françaises sont pas mal plus belles que ces chiennes... de faces... de singes... de maudites femmes laides. Pas vrai les gars ?

CAPITAINE AMERICA
(pour détendre l'atmosphère)
- Je ne sais pas pour vous, mais moi j'ai vu beaucoup de belles filles africaines. Je crois que vous êtes juste intimidés; parce que les filles ici sont plus "comme" des femmes.
(en serrant le point)
- Elle sont fortes.
(en pointant le soldat raciste)
- Et je crois que t'as juste peur qu'elle te force à faire cuire le souper et qu'elle te jette sur le lit après !

Les soldats se mettent à rire à l'unisson.

CAPITAINE AMERICA
- Bon écoutez; tout le monde écoutez...

UN SUPÉRIEUR
(hors champ)
- Capitaine vous avez vos ordres. (Inaudible) Où devrais-je vous appeler Rabitt (euh..) Roger? (!??)

CAPITAINE AMERICA
- Je sais qu'on vous a tous expliqué ce que je suis, mais vous ne savez pas QUI je suis. Je suis plus qu'un soldat et je ne suis pas une machine. Avant de joindre l'armée, j'étais comme la plupart des gens en Afrique du Nord. J'étais un véritable gringalet. Ils disaient que j'étais inapte à servir mon pays. Je sais ce qu'on ressent quand on est traité comme un misérable crève-la-faim. Je me souviens dans les rues de Manhattan; je me tenais... avec des trous dans mes souliers... avec un estomac vide... et j'ai regardé là bas dans la rue et j'ai vu le recruteur passer devant moi. Alors que les rumeurs au sujet du III ième Reich d'Adolf Hitler se propageait, je voulais faire être un des leurs; je voulais être un soldat, pour servir mon pays, pour combattre les Nazis.

La foule écoute en silence.

CAPITAINE AMERICA
- Au début de cette guerre, je combattais seulement pour mon pays. Mais, jour après jour, j'ai réalisé progressivement que je combattais pour beaucoup plus que cela; et pour tellement de bonnes gences de différentes nations. Je suis fier de dire que j'ai combattu aux côtés des français, des africains, et mêmes des russes pour ne nommer que ceux-là. Et je vous le dis, ces hommes sont des hommes d'honneurs. Quand nous faisions face aux tirs nourris de l'ennemi et que nous regardions sur nos flancs, nous ne voyions pas de drapeau, ni de couleur de peau; nous voyions seulement nos frères d'armes.

SOLDAT
- (Inaudible) negro-lover ? T'es pas le Capitaine America !

CAPITAINE AMERICA
- Je SUIS le Capitaine America.

Le Capitaine America fait des moulinets avec son bouclier magique et le dépose par terre.

LA FOULE
- Hey. Wo. wo. wo.

CAPITAINE AMERICA
- Mais je ne laisse pas les couleurs de ce drapeau me définir. Je suis plus qu'un soldat, je suis un individu qui se bat pour ce qui juste et pas seulement pour ce qui est bleu, blanc et rouge. J'aime et je respecte mon pays mais je ne serai pas forcé de suivre aveuglément les leaders de mon pays quand c'est au détriment de mon honneur en tant qu'homme. Je me bat pour chaque homme, femme et enfant qui ont en eux la fibre même de l'Amérique. La passion pour l'amour, pour la vie, pour la liberté et la justice vibre à travers tellement de millions de bonnes gences partout à travers le monde. Et j'ai été mis en contact, ici en Afrique du Nord, avec certaines des personnes les plus formidables qui ne demandent RIEN et travaillent
(en serrant les poings)
pour TOUT ce qu'ils ont.
(continuant)
Ce sont des gences comme ça qui incarnent ce que notre pays représente.

UN SOLDAT
- J'ai pas envie de me batte pour ces sales nègres-là.

LA FOULE
- Boo, boo, boo

UN AUTRE SOLDAT
- Maudit discours poche.

Images contemporaines d'Africains mourant de faim sur fond de musique dramatique. Zoom in sur le visage puis le bouclier magique du Capitaine America.

CAPITAINE AMERICA
- La différence des couleurs de nos peaux et les langues de nos voix sont simplement les expressions culturelles de comment qu'on a été élevé. Sommes-nous si superficiel qu'ils nous est impossible de juger un individu autrement que par son apparence ? Regardez plus profondément, regardez dans les yeux de ces bonnes gences et puis regardez-vous dans un miroir. Nous sommes tous les mêmes à l'intérieur ! À l'intérieur nous partageons tous tellement des mêmes espoirs, rêves et désirs de libertés. Nous sommes tous connectés comme être humain; et même notre pays, l'Amérique elle-même, est composé d'une très grande multitude de...
(cherchant ses mots)
...anglais ...allemand ...canadiens ...africains ...mexicains, indiens et plus encore !
(réalisant l'importance de la situation)
Ce n'est pas la guerre de l'Amérique, c'est la guerre mondiale !
(pause)
Regardant ici...
(pointant le sol)
...ici et maintenant...
(continuant)
...vers vous tous, je vois fièrement chacun de mes frères. Je vois certains des plusses meilleurs maudits bons soldats de toute la terre. Rien, rien dans ce monde ne me donnerait plus de fierté dans mon cœur que de me battre avec vous. Et ce serait le plus grand honneur de mourir, à vos côtés, pendant la bataille; ne serait-ce que pour s'approcher d'un seul petit pouce supplémentaire de la victoire dans cette guerre que nous combattons tous. Nous ne représentons pas seulement notre pays de l'Amérique; nous représentons nos amis et familles également. Les gars, je veux que vous vous posiez cette question : "Croyez-vous que vos familles seraient fier de vous si elles apprenaient que vous avez laissé toutes ces bonnes gences, tous ces villages mourir alors que vous aviez la chance de les sauver ?" Je ne juge pas une homme selon l'ardeur avec laquelle il se bat, mais plutôt selon la cause pour laquelle il le fait.

L'heure est solennelle. La foule écoute maintenant presque religieusement.

CAPITAINE AMERICA
- Quand je me bat, je me souviens du temps où j'étais un gringalet, incapable de me défendre, lorsqu'il semblait que tous me regardais avec mépris; et je prend ce souvenir de vouloir me battre, de vouloir être fort, de vouloir être un leader. Et je canalise tous ces sentiments dans cette force...
(mettant ses sentiments à nu)
Voilà ce qui fait de moi ce que je suis, les gars; pas ce corps que vous voyez ici.
(frappant l'étoile qu'il porte sur son thorax)
Voilà. VOILÀ.
(continuant)
Voilà ce qu'il y a à l'intérieur de moi. Et c'est ce que j'entrevois également à l'intérieur de chacun d'entre vous ici maintenant. C'est ce feu du guerrier qui brûle à l'intérieur de nous tellement fort, qu'il nous pousse à combattre pour ce qui est juste. De donner tout ce que vous avez pour faire une différence. Puisez au plus profond de vous-même les gars et harnacher ce sentiment. Agrippez-vous à lui solidement et enveloppez-vous à l'intérieur de lui et battez-vous avec moi.
(pointant le sol)
Battez-vous avec moi ICI.
(continuant)
Ensemble, nous pouvons aider ces bonnes gences et stopper la nouvelle offensive d'Hitler. Et ensuite, laissez-moi vous dire, nous allons partir et nous allons reprendre la France. Et ensuite, nous allons foncer au cœur même de Berlin et nous allons expédier Hitler et les Nazis vers un aller simple pour l'enfer en les écrasant. Montrons à ces bonnes gences ce que les États-Unis sont tout au sujet de.

Le Capitaine America se retire derrière son bouclier magique qui est toujours par terre. Il prend possession du bouclier magique et s'adresse une dernière fois aux troupes.

CAPITAINE AMERICA
- Soldats américains !

Le Capitaine America soulève son bouclier magique.

CAPITAINE AMERICA
- RASSEMBLEZ-VOUS !

Images d'archives des forces américaines qui passent à l'attaque.

NARRATEUR
- Nous avons éventuellement gagné la bataille ou cours des jours suivants et les Nazis ont dû retraiter. Durant les combats, mes frères d'armes m'ont démontré que même à l'inférieur des cœurs les plus endurcis, existe le désir de faire ce qui est bon et ce qui juste.

Images d'archives africaines remplies d'espoir.

NARRATEUR
- Nous avons tous fait un pas audacieux ce jour-là dans un chemin qui, aujourd'hui encore, est parcouru par de courageuses et incroyables bonnes gences. D'aussi loin que nous sommes venus dans ce monde, il y a encore tellement de chemin à parcourir. Et c'est mon espoir que lorsque vous ferai face à l'adversité dans votre propre vie, vous allez saisir le moment, et laisser votre cœur vous guider avec.



Un classique (in)oubliable ?






Si pour un représentant de la gent masculine faire l'analyse d'un film de fille est un exercice périlleux, faire la critique de "Dirty Dancing" peut s'avérer carrément suicidaire. C'est donc avec une certaine angoisse que j'envisage de me verser un rafraichissant verre de thé glacé au ginseng, de m'ouvrir un succulent sac de Fritos au BBQ et de regarder ce soit-disant classique inoubliable, question de parfaire ma filmographie patrickswayzienne en particulier et de tester la solidité de mon couple en général.

Restez accordé.



On reste sans voix.



Après le visionnement de ce court-métrage ahurissant, que dire de plus ? Rien. Sinon que jamais depuis les talents combinés d'Edward D. Wood Jr. et d'Irwin Allen des images d'archives de la deuxième guerre mondiale n'auront été aussi judicieusement utilisées.





Wolverines!






La récente et tragique disparition de Patrick Swayze m'a fait constater une triste réalité de ma vie : je n'ai vu, jusqu'à présent, qu'un seul de ses films; le très patriotique "Red Dawn".

Dans ce film de propagande pro-reaganien de 1984, une poignée d'étudiants d'un high school du Mid-West mettent en échec, à eux seuls, une tentative d'invasion militaire à grande échelle des États-Unis par l'armée rouge soviétique et leurs alliés marxistes d'Amérique centrale. Disons-le franchement : bien que le concept de suspension consentie de l'incrédulité fut poussé à son paroxysme par Ed Wood dans les années cinquante, force est d'admettre que la prémisse de base de ce film repousse celle-ci dans ses derniers retranchements.

(A bien y penser, si Jack Bauer -- un autre héros de la droite américaine -- est capable d'investir sans l'aide de personne un bunker remplis de méchants arabes pour secourir in-extremis le Secrétaire à la Défense et sa fille avant même la fin du générique d'ouverture, on se dit plutôt : "Pourquoi pas ?")


Écrit et réalisé par John "gros cigare" Milius, également auteur du confus mais autrement plus inspiré scénario d'"Apocalypse Now", ce film nous offre, à travers un casting de rêve, une véritable constellation de jeunes stars hollywoodiennes montantes et futurs hazbines prématurés tel que C. Thomas Howell , Lea Thompson, Charlie Sheen, Jennifer Grey et, bien sûr, Patrick Swayze.

1984, donc. L'U.R.S.S est l'"Empire du Mal". Bruce Springsteen cartonne avec son tube "Born in the USA". La popularité de Ronald Reagan est à son apogée. En novembre, il est réélu triomphalement président des États-Unis. Après une décennie de morosité, l'hégémonie économique, militaire et culturelle américaine semble à nouveau invulnérable.

Indeed, the pride was back.

***

En fait, pas tout à fait...

Puisque dans l'univers alternatif imaginé par Milius et son co-scénariste Kevin Reynolds, les choses sont loin d'être aussi rose :

- Récoltes de blé au plus bas depuis 55 ans en U.R.S.S.
- Émeutes en Pologne.
- Invasion des troupes soviétiques.
- Effectif des troupes cubaines et nicaraguayennes : 500 000 hommes.
- Le Salvador et le Honduras tombent.
- Les verts prennent le contrôle du parlement en Allemagne de l'Ouest et demandent le retrait des armes nucléaires en Europe.
- Le Mexique sombre dans la révolution.
- Dissolution de l'Otan.
- Les États-Unis restent isolés.

Voilà sans doute ce qui serait arrivé si Jimmy Carter avait été réélu en 1980.

***

C'est dans ce monde de cauchemar appréhendé que Milius plante son décor : la ville de Calumet, au Colorado.

Comme David Lynch le fera 2 ans plus tard dans "Blue Velvet", les premières images du films nous font découvrir, sous un jour idyllique, la parfaite petite ville américaine type. Mais alors que Lynch, avec toute la maestria dont il est capable, cherche à nous faire entrevoir l'hypocrisie latente de la société américaine, les intentions de Milius sont toutes autres; car pour lui, pas de doute, cette Amérique existe bel et bien. Cette sincérité, presque touchante, est la grande qualité rédemptrice de "Red Dawn". Car au delà des invraisemblances du récit, du mauvais jeu des jeunes acteurs, de l'ineptie des dialogues et de celle des soldats communistes -- incapables de mettre hors d'état de nuire une bandes d'ados sans entrainement militaire --, une vérité s'impose : le film est (par moment) plutôt captivant.

En effet, dès que l'intrigue semble vouloir sombrer vers un abime sans fond de médiocrité, un petit miracle surgit. Un rituel de chasse d'une troublante authenticité. Une performance d'acteur sentie : Harry Dean Stanton -- l'inoubliable Travis de "Paris Texas" -- criant à ses fils "AVENGE ME! AAAAVEEENNNGE MEEEE!!!". L'arrivée impromptue d'un vieux guerrier qui en a vu d'autres : le toujours solide Power Booth. Ou encore, la douce mélancolie d'une lettre d'amour d'un héros de la Révolution désabusé. À l'arrivée, tous ces détails font éviter au film le naufrage complet qu'il aurait pu être et lui permettent d'obtenir fièrement la cote la plus moyenne dans le TV Hebdo : un "5".

Ou était-ce un "4" ?

Quoi qu'il en soit, "Red Dawn", témoin d'une époque de paranoïa révolue, aura toujours une place de choix dans la petite histoire du cinéma de propagande anti-communiste.

Et que Dieu bless l'Amérique.








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N'ayez crainte ! Vous verrez, c'est simple et amusant.






Bienvenue.






Oui, bienvenue dans le monde merveilleux de mon cerveau. Un monde unique et sans pareil; véritable maelström tourbillonnant peuplé de héros solitaires et d'espions sans nom. De monstres en rubber et de savants fous. D'envolées lyriques en 70mm bien sûr, mais aussi de drames intimistes éclairés par une chandelle.

Ce monde -- conséquence directe d'une consommation abusive de dîners Swanson's à la dinde, de chips BBQ Maple Leaf et de vieux films en noir et blanc tard le soir --, maintenant, vous est ouvert.